Aliénation et perte de soi, quête et réhabilitation de soi, désillusions et acculturation sont quelques-uns des principaux éléments sur lesquels s'appuie cet ouvrage pour retracer l’histoire des intellectuels algériens, indissociable de celle de l'Algérie. En explorant l'œuvre « protéiforme » de Mouloud Mammeri ainsi que « ses prises de position en faveur de la défense et de la sauvegarde de la culture et de l’identité algériennes berbères », l'auteure nous plonge au plus profond de cette histoire et nous montre les voies à suivre pour en devenir l’« acteur » au lieu de n’en être que l«’objet ».
 
Subversive et pédagogique à la fois, elle brise les ghettos qui embrigadent la pensée et, convoquant Frantz Fanon, Edward Saïd, Jean Amrouche, Paul Ricœur, Martin Heidegger, Emmanuel Levinas, Albert Memmi, Jacques Berque et bien d’autres, elle nous explique que nulle renaissance n’est possible sans des mises en cause radicales de notre « être-au-monde » et des révisions déchirantes de notre condition historique. « L’intellectuel mammérien » dont il est question dans ce livre est celui qui renait de sa léthargie millénaire, fait un saut par-dessus les siècles et redevient maître de son devenir et de son avenir,