Un nouveau roman assez singulier dans son fond et suffisamment pointu dans sa peinture, pour cet ancien inspecteur de l'Education Nationale, qui, depuis plus de trois décennies, n'a cessé de narrer les évènements marquants sa société. Le titre « Ambitions, et félonies » est significatif d'un constat établi par l'auteur, et qui, dans une séduisante forme humoristique, rappelle les dissensions tragi-comiques de certaines situations, dans un monde explosif et quasi imaginaire, celui de la course aux illusions.
 
Les acteurs, le cadre spatiotemporel, les scènes et l'espace scriptural, n'échappent pas à une fine mise en scène reposant sur l'ironie, la supercherie, la critique, le tout, couronné par des points de vue relatifs à la philosophie, la médecine, l'éducation et la politique.

Dans cet ouvrage, Omar KAZI TANI, réserve la part de lion aux ambitions. Il le souligne dans le prélude de son œuvre : « L'ambition est une voix plus forte que celle du discernement. »
 
Farouk observait, et, pour mieux s'en assurer, tira les stores, éclairant davantage son rêve. Il trouva son café moins savoureux que celui qu'elle lui offrait dans son bureau et, fixant l'horizon, que les rideaux maintenant ajustés, lui permettaient d'en déceler les détails, il reconnut l'ombre de Mirine, ses yeux aux longs cils, sa voix torride. Le désert, l'absence et le silence, abritaient sa vision, protégeaient son illusion, la renforçaient même, faisant de son imaginaire un phare. Il ne fera pas naufrage. Son assistante devenue elle, lui manquait. Pourquoi s'était-il dessaisi de ses services, de sa quiétude, de son ombre et de sa prestance. Il se souvint avoir discuté avec un collègue au sujet des ambitions et avait instinctivement prononcé une phrase, qu'il inscrivit dans sa mémoire. Elle était la plus significative, l'affirmation qui lui convenait le mieux, une vérité que personne n'osait divulguer : « L'ambition est une voix plus forte que celle du discernement. » Mirine avait des ambitions.