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Histoire inspirée de faits réels L'auteur a puisé dans les propos entendus de la bouche des anciens, plus particulièrement de son arrière-grand-père, qui évoquaient, aux détours de conversations, des anecdotes survenues dans le passé. Témoins vivants de cette histoire, ils étaient fiers d'évoquer la vie de ces hommes d'honneur où le sens de l'engagement de la parole donnée avait valeur de loi. Le sang des membres de la famille ou du clan était sacré.

 

 ...Votre réputation dépassait les frontières du village. On parlait de vous jusqu'en France. Autant dans notre village que dans le milieu de l'immigration, vous inspiriez à la fois crainte et respect. Les villageois vous appelaient le Clan de Tafat, au temps de la colonisation française. Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui ? Au fait, vous vous êtes réconciliés avec les Nori ? C'étaient vos rivaux de toujours... ...Et Smaïl, le plus jeune de tes frères, est-il vrai qu'il a été déporté au bagne de Cayenne pour un crime qu'il n'avait pas commis ? Alors qu'Achour, lui, serait devenu un caïd du milieu parisien ? ajoutai-je. On dit qu'il a sombré dans la délinquance dès son arrivée à Paris. Vivait-il de la traite des blanches, comme on le laisse entendre ? Ça parait invraisemblable quand on connait la haute réputation dont jouissait votre famille. Ton père ne s'est-il pas conduit en héros pendant l'insurrection d'El Mokrani, en 1871 ?...

 

... Au bord de l'évanouissement, sentant que ses jambes pouvaient à tout moment se dérober sous lui, Ydir fit un effort pour se concentrer sur le dos de la jeune fille d'où s'échappait un flot de sang ininterrompu, et improvisa un pansement. Mais la plaie était trop profonde, le poumon était atteint. Il était trop tard, la jeune fille ne respirait plus. Elle était morte. Ydir prit sa tête entre ses mains et éclata en sanglots. C'était sa sœur Fatma...

...Maintenant, il en était certain, Sakina l'avait reconnu. Se retournant, il se figea. Drapée dans sa dignité, Sakina le fixait droit dans les yeux...

 

- Salut à toi, l'assassin de mon frère, lui assena-t-elle d'une voix à la fois calme, ferme et grave. Comme une bête traquée, il sortit un couteau de sa poche et la menaça. Ziad était tombé dans le piège. Il n'y avait plus aucun doute, c'était bien l'assassin d'Hamoudi. Dehors le tonnerre grondait, les éclairs déchiraient le ciel et la pluie faisait un bruit assourdissant...

 

- Pardonnez-moi... mais je voudrais mourir en vous regardant. Restez près de moi, articula-t-elle en tendant la main à Da Abid et en s'accrochant à son bras. Puisant au fond d'elle ses dernières forces, Djamila trouva l'énergie nécessaire pour demander à ses frères qui l'entouraient de bien vouloir s'écarter un petit peu. Elle désirait, pour la dernière fois, fixer son regard sur le sommet de Tafat. Dans son désespoir, elle se remémorait les immenses randonnées qu'elle faisait avec Bahi, son ami d'enfance, ces moments heureux des temps lointains, les champs de fleurs, l'odeur des narcisses. Ses frères affirment qu'ils ont vu un éclair de joie traverser ses yeux quand elle aperçut la montagne de Tafat illuminée sous le soleil couchant. A la fin, dans un dernier moment de lucidité, elle bégaya quelques mots à ses frères : - J'ai été si heureuse, à Tafat ! Comme c'est beau...

Saâd Talkit - Les frères Abid

800,00دجPrix
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  • ISBN:

    9789931462262

  • Nombre de pages :

    189

  • Edition:

    Rafar

  • Date de parution:

    2021

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