Souvent trahie mais jamais abandonnée, la démocratie a miraculeusement survécu aux inclinations autoritaires du nationalisme et à celles, plus meurtrières, du militarisme qui a conduit à l’islamisme. Hier isolés, stigmatisés, torturés, assassinés, les démocrates rallient aujourd’hui la grande majorité du peuple algérien à leur projet. Depuis le 22 février, le citoyen exprime pacifiquement sa volonté de rompre avec l’ordre post-colonial pour construire une Algérie plurielle, fière de son passé et ouverte sur le monde.
Ce livre dessine les contours de la cité démocratique à venir dont la clé de voûte est la primauté du politique sur le militaire déjà édictée en août 56 au congrès de la Soummam. Diabolisé avant d’être refoulé, ce message est repris avec une ferveur insoupçonnée parles jeunes et les femmes données comme proies définitivement aliénées ou asservies par les codes d’un système autocratique. La transmission s’est faite malgré une sévère rupture des traditions de luttes.
Ces écrits analysent en live ce « miracle algérien » qui, quoi qu’il advienne, aura, d’ors et déjà, marqué le destin national. Ce faisant, ils ont suscité de précieuses discussions autour des grandes questions politiques et sociétales toujours en débat.
Les délicates séquences de l’Histoire immédiate éclairant le puzzle du long combat mené par les Algériens pour un État démocratique et social libéré du prurit populiste et de l’emprise militariste montrent que l’insurrection citoyenne du 22 février n’est pas tombée du ciel.