Le Zephyr d'Alger - Le temps des des calamités en Algérie 1866-1872
 
On les appelait les migrants, « El Barrani ». Ils venaient de la Petite et Grande Kabylie, des Hauts Plateaux et du Grand Sud. Ils partaient vers les grandes cités chassées par la misère ou poussés par le démon du voyage. Mouloud et ses amis vont ainsi s'élancer vers Alger, la ville mythique que lui a tant de fois vantée son vieil oncle Da Saïd.

Le voyage est long et le danger à chaque tournant. Mouloud a accepté de passer les barrages de gendarmerie avec un carnet d'adresses de volontaires pour une grande insurrection, ce qui par ces temps troubles peut lui valoir la guillotine.

Mabrouka, jeune et chétive adolescente a dû abandonner son village décimé par le choléra et perdu toute sa famille, pour rechercher sa seule et dernière parente à Alger. Bientôt, Mouloud ne tardera pas à la rencontrer et à la découvrir pour poursuivre ensemble leur chemin.

Une période difficile. Une série de calamités avait plongé l'Algérie dans le malheur : le sirocco, la sécheresse prolongée, les invasions de sauterelles, un terrible tremblement de terre dans la région de Blida, le tout aggravé d'une atroce famine due aux épidémies de choléra et de typhoïde. En cinq années, le pays a perdu 20% de sa population autochtone.