Contrôles systématiques, suspicions, interpellations quotidiennes, harcèlements policiers, interdictions, pressions administratives, isolement, étouffement financier, ce sont là quelques réalités auxquelles fait penser l'idée de société civile en Algérie. En opposant l'État au citoyen dès l'indépendance du pays en 1962 et en utilisant les instruments institutionnels pour soumettre la société à la doxa du moment, les dirigeants algériens, conglomérat idéologiquement hétérogène et sans conscience de classe, ont irréversiblement tourné le dos aux libertés et fait le choix de la stagnation. En remontant la genèse de ce choix, Bachir Dahak met dans ce livre la lumière sur les faiblesses congénitales du mouvement associatif algérien et montre comment l'autoritarisme glisse sournoisement dans la société jusqu'à en laminer tous les ressorts et neutraliser les potentialités citoyennes.
 
Bachir Dahak, juriste par effraction selon sa propre expression, est l'auteur d'une thèse de Droit Public intitulée « Les Associations en Algérie. Réflexions sur les stratégies étatiques vis-à-vis du phénomène associatif » soutenue à Montpellier en juin 1982 Avocat, enseignant aux Universités de Tizi-Ouzou, d’Alger puis de Montpellier, il a consacré de nombreuses années au travail associatif dans l’émigration. Après avoir été Président de l'Association de Solidarité avec les Travailleurs Migrants (ASTM) et du Réseau d’accueil et d'Intégration de l'Hérault (RAIH), il est aujourd'hui Président du Service d'Orientation et de Médiation Inter-Sociale (Somis). Il a déjà publié Les Algériens, le rire et la politique de 1962 à nos jours (Ed. Frantz Fanon, 2018). Il est également l'auteur de la préface du livre Les folles nuits d'Alger de Mengouchi (Ecl Frantz Fanon, 2022).