Au printemps 2001, la Kabylie a connu un vent de révolte d'une ampleur inégalée aux manifestations pacifiques des citoyens pour réclamer le droit à la dignité, le pouvoir a opposé une répression sanglante. Le bilan a été très lourd : plus de 120 morts, des centaines de blessés dont une bonne partie handicapée à vie. Mouvement surprenant ne procède pas d’un geste spontané : il résulte à la fois de la paupérisation de la société et la déferlante terroriste qui a muselé les libertés fondamentales. La formidable mobilisation de la société avait pour décor un vide politique sidérant : ni les institutions de l'Etat ni aucune instance de médiation n'ont pu s'interposer entre une société révoltée, prête à tous les sacrifices pour montrer la voie du changement, et des Services de sécurité visiblement instruits pour mater dans le sang toute remise en cause de l'ordre autoritaire établi. Mais réfractaire à toute tutelle politique, la jeunesse révoltée s'est donnée ses propres mots d’ordre : Ulac smah ulac !, Pouvoir assassin!, Non à la Hogra! Et cependant, quels sont les succès du Mouvement des Coordinations ? A-t-il succombé à ses propres limites ? S'est-il enlisé dans les récifs escarpés d'une radicalité sans principe ? A-t-il sombré dans des velléités de caporalisation et d'erreur d'appréciation de l'étape historique dans laquelle se trouvait le mouvement de révolte ? Un bilan s'impose.
 
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Né en 1972, Mahiout Merhab est enseignant de profession. Passionné de lecture et d'écriture, sa plume taquine les enjeux contemporains avec la sérénité d'un pédagogue et la rigueur d'un critique sans concessions. Pouvoir assassin ! est sa première publication.