Bien que publié à deux reprises, ce roman subversif n'a jamais eu une vie éditoriale ordinaire. Écrit sous le règne de Boumediene et racontant de l'intérieur les intrigues sulfureuses de son harem politique, il a immédiatement été saisi par la Sécurité Militaire à sa sortie. Plus de quarante ans après sa publication, il n'a eu que quelques dizaines de lecteurs à tel point que nombreux sont ceux et celles qui considèrent qu'il n'a jamais existé. La rumeur sur son inexistence est d'autant plus têtue que, publié sous la signature de Mengouchi, il n'a pas un auteur identifié et n'est revendiqué par aucun milieu, y compris les plus hostiles à Boumediene. Attribué tantôt à Chérif Belkacem tantôt à son épouse suédoise en vertu de leur grande proximité avec le Président, son véritable auteur n'a jamais été révélé et reste un mystère jusqu'à nos jours.
 
Dans sa présentation de cette édition, Bachir Dahak, juriste et fin connaisseur des « années Boum », restitue longuement, avec à la fois finesse et lucidité, les conditions dans lesquelles Les folles nuits d’Alger a été écrit et rappelle les moindres vacillements du « palais de Haroun » dont ce retentissant livre est l'écho.
 
« À travers une mise en fiction riche en folies, en sang et en scandales, Les folles nuits d'Alger raconte les méandres ténébreux du boumediénisme le plus brutal et mégalomaniaque et nous invite à une passionnante aventure au cœur d'une authentique dictature. »