À peine auréolée d'une Indépendance laborieusement acquise en 1962, que l'Algérie fut secouée par un tumulte de brasiers. Les puissants eurent le Pouvoir et leur effet d'annonce se fit par une chasse ouverte contre les voix discordantes et surtout d'inspiration démocratique. Aussi, les dignes fils de la patrie n'échappèrent pas à la moulinette d'une série d'arrestations aussi violentes qu'arbitraires.
Feu Mohamed Boudiaf fut de ceux-là ; démissionnaire du « Bureau Politique » et boudant son fauteuil de député, il fut arrêté le 21 juin 1963 puis traîné et humilié à travers le Sud du pays.
Après sa libération, il s'interrogea, en l'occurrence, dans son journal de détention : « N'est-on pas en droit de se demander où va un régime capable de traiter des citoyens de la sorte et surtout : où va l'Algérie ? » dont la résonnance faisait écho à son indignation de révolutionnaire et ses espoirs de patriote.