Tenir pendant trente années un stylo pour noter assidûment des chroniques liées à la vie d'un peuple, d'une région ou d'un pays conduit inéluctablement, par la force des âges, non pas vers des souvenirs indélébiles, mais plutôt vers une histoire contemporaine où se figent les événements les plus marquants d'une société en perpétuelle ébullition. Observer une jeune nation, vivre ses joies et ses angoisses, ses réussites et ses erreurs, partager ses désirs et ses plaisirs, sa mal-vie et ses révoltes, c'est inscrire le présent dans le futur pour en faire un pan de l'histoire d'un passé antérieur que nul n'a le droit d'occulter. Sans choix dans les thèmes, sans exclure la moindre inconvenance, « Chant d'angoisse et de colère » retrace le patrimoine historique des trois décennies les plus mémorables et les plus décisives de l'Algérie. Il peut être considéré comme un dictionnaire multifonctions ou encore un document de recherche tant les sujets authentiques sont par milliers.
 
Trente années, c'est peu et beaucoup en même temps, surtout pour une génération qui ne croit, qui ne vit et qui ne s'enferme que dans son modernisme aux facilités fastueuses mais elles doivent s'inscrire dans la mémoire collective pour ne pas oublier et surtout pour servir à la réflexion de notre devenir.
 
Mohammed Attaf