Tlemcen ou les lieux de l’écriture est tout simplement le récit d'une enfance perdue à tout jamais qui se dit au présent. Mohammed Dib se détache en quelque sorte de lui-même, de l'enfant perdu, de l'enfant-loup, pour nous confronter à l'adulte qui a choisi les chemins de l'exil

                                                                      W. Laredj
 
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Ce livre est une nouvelle version du projet Tlemcen ou les lieux de l'écriture édité en 1994 par les éditions La Revue Noire (Paris). Il réunissait des photographies de Philippe Bordas (prises en 1993) et de Mohammed Dib (datant de 1946), ainsi qu'un texte en fragments de l'écrivain, sur le souvenir et le processus d'écriture.

Pour la présente édition, seules les photos de Mohammed Dibenrichies de quelques clichés inédits - ont été conservées, de même que le texte. On y retrouve les lieux, considérés comme emblématiques de l'univers dibien (le Médresse, le mausolée d'Abou Madyan, la source de l'Oie...) mais aussi des portraits d'enfants, un thème cher à l'auteur, de membres de la famille ou de voisins, saisis dans l'intimité du patio commun, d'inconnus croisés au hasard de promenades - autant d'instantanés à présent considérés comme partie intégrante de l'œuvre du grand écrivain.

Mohammed Dib est, a priori, l'un des premiers Algériens à avoir capté la réalité des siens à cette époque. Nous sommes en 1946, il n'est alors qu'un « indigène » de vingt-six ans ce geste témoigne d'un regard à la modernité saisissante, celui d'un homme libre déjà, d'un poète, à la fois « dedans » et « dehors », se situant parmi ses contemporains, mais déjà au-delà. Ces photographies constituent une archive rare et précieuse.