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Mohend-Areski Azzouz est né au mois d'aout 1954 & Tala- Mayache, dans le paysage tigzirtois de la Kabylie maritime. Amateur de belles-lettres à ses heures, cet ingénieur de formation (Techniques des Hautes-fréquences) a été l'heureux lauréat du concours de « textes satiriques » organisé début des années 90 par « El-Manchar », un journal d'excellente mémoire, hebdomadaire satirique aujourd'hui malheureusement disparu. Ce récit biographique d'Ali n'Makouda-Boutalbi, un ancien maquisard natif de sa région, constitue sa première publication littéraire.

 

 

 Mais juste avant d'entrer dans le village, des paysans accoururent nous prévenir que les soldats étaient derrière nous, et qu'ils nous suivaient de manière ciblée. Sans perdre un instant, nous gagnâmes la crête la plus proche. Une section prit position du côté de Tamazirt, celle à laquelle j'appartenais occupa la crête Ait-Frah, quant à la petite crête boisée qui surplombait la route menant à Thakhoucht, nous suggérâmes à Chem-chem d'y envoyer un groupe assurer l'endroit et nous garantir d'une mauvaise surprise qui, sans ça, pourrait nous venir de là. Il répondit que cela n'était pas nécessaire, du moment que Mohand Oubelaid était censé y être.

 

Erreur ! Mohand Oubelaïd devait y être en effet, sauf qu'il n'y était justement pas ! II avait tôt fait de vider les lieux avec sa section. Si bien que nous étions restés sans défense contre toute action ennemie qui nous viserait de ce côté. Et c'était précisé- ment ce qui devait nous arriver.

Le froid glacial de l'hiver kabyle fut le seul témoin de l'affrontement. Mais il allait bien- tôt n'être plus ressenti, évacué qu'il sera par le fracas des armes. Surpris, nous nous apprêtâmes tant bien que mal à faire face. J'étais armé d'un mousqueton. Plus bas que moi, le tireur de pièce se posta, son FM Bar en batterie.

 

Au premier coup de feu je jetai un regard sur ma montre : il était huit heures et quart du matin. J'ai encore en vive mémoire la forme de la montre et des aiguilles qui m'indiquaient l'heure de cet engagement. Un chien, probablement blessé par le coup de feu, émit une série saccadée de jappements plaintifs, avant de ne plus rien faire entendre de lui. Et le combat s'enflamma. Féroce. Nous eûmes 28 morts, il n'en resta que sept des 35 hommes qui formaient notre section.

 

28 morts ! Chem-chem était blessé partout : une balle lui avait traversé le cou sous la mâchoire inférieure, une autre l'abdomen du flanc gauche au flanc droit, et il prit deux éclats de grenade au sommet du crâne ! Il en réchappa, malgré la virulence des blessures. Un vrai trompe-la-mort, cet homme ! Je me souviens encore qu'au moment où nous nous le chargeâmes sur nos épaules pour l'évacuer vers l'infirmerie du refuge de Taourirt-Mokrane, il se mit à neiger...

 

Mohand Arezki Azzouz - L'épopée héroïque des Chem-Chem

800,00دجPrix
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  • ISBN:

    9789947964804

  • Nombre de pages :

    221

  • Edition:

    Richa Elsam

  • Date de parution:

    2019

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