Arvi, an 1795, octobre, 13.30 heures, Thor...
Saadi arriva devant la forge
Où battaient le fer les deux coupeurs de gorge ; Un feu d'enfer devait brûler au fond du bouge, Car, quand Saadi appela, un escogriffe en sortit, noir de sueur et de suie, les yeux rouges,
Des coups de marteau rageurs s'abattaient sur l'enclume Et faisaient trembler la bicoque qui de partout fume ;
A la main le trident qu'il façonnait. « Qui est-ce ? demanda son compère de l'intérieur...
Qui est-ce ?... Qui est-ce ?... Ben... un jeune sieur, tout propret... tout bien mis... Comme il en passe rarement dans ces parages... un chasseur de papillons, je dirais... ou un angelot égaré, peut-être... Eberlués, les deux compères échangèrent un étrange regard, En tout cas beau à voir, avec ses gambettes caparaçonnées de guêtres » ...
Curieux, Djaefer, une serpe à la main, sortit pour voir, en riant, Saadi sortit le yatagan.
Saadi sentit à sa gauche la présence rassurante du dard.
Il pensa : le dard pour le trident, la serpe aura le yatagan. « Je vais vous tuer, comme vous avez tué mon père et ses frères »,
Leur déclara Saadi. A ces mots, les deux compères se dirent : là, ce n'est pas à un tendre qu'on a affaire !
Ils l'examinèrent, et virent en lui des traits de ressemblance Avec des hommes qu'ils avaient assassinés alors que celui-là devait être encore dans son enfance.
Plus de doute. Cet homme qui semble être venu de loin Est venu les tuer, pour venger les siens...