Le Fils du pauvre est le roman majeur de la littérature maghrébine algérienne contemporaine. Avant lui, le regard colonial n'avait de prisme sur l'Algérie que ses paysages ensoleillés, faciès indigènes de collection et la gloire du centenaire. Après lui, les fils de pauvres occupent les lignes, s'appellent, tous, Menrad Fouroulou qui descend de sa montagne, en déshérence, en déshéritage de la pulsion des origines pour conquérir l'instruction, le savoir, la langue de l' « Autre » avec laquelle il remplira des cahiers d'écolier pour dire les siens, leur existence, leur défaite, leur espoir.
Au prix d'une longue marche d'Ighil-Nezman, à Tizi-Ouzou, à Alger avant de revenir à son lieu d'origine, il conquiert de haute lutte la lumière des sommets. Le sommet de sa montagne natale et les hauteurs des Humanités. Mais la noirceur de la faim et de la pauvreté marque le substrat mental et verbal car les lumières des plaines et des villes « géométriques » sont trompeuses.
Ainsi, Le Fils du pauvre se libère du regard colonial biaisé, faussé. Et, grâce à cet écolier, aux rites d'initiation d'une rentrée scolaire, comme en une entrée initiatique dans l'Histoire, « l'homme maghrébin faisait son entrée dans les lettres de langue française, reflet de lui-même et non vu à travers le prisme du colonisateur. »
Mouloud Feraoun - Le fils du pauvre
ISBN:
9789947393451
Nombre de pages :
162
Edition:
Chihab
Date de parution:
2019