« Je mourrai pendant l'Aid, les Kabytchous feront la fête…» disait, quelques semaines avant sa disparition, à cinquante-quatre ans, Abdellah Mohia, poète, écrivain et dramaturge algérien
« Les Kabytchous » : il appelait ainsi les Kabyles, son peuple donc, un peu par derision, beaucoup par affection.
Multipliant les voix et les mises en abyme, ce livre éclaire certains aspects de l'homme et de son génie créateur, rend compte de son drame intime en ses dimensions les plus significatives une personnalité, une famille, une société, une culture, une expatriation, enfin, plus proche d'une fuite illusoire que d'une réelle libération.
Mais par la relation simple et précise des faits, par l'implication totale de la sœur qui le tisse, le récit de la fête annoncée devient aussi une recherche dont les thèmes s'imposent d'eux-mêmes au fil de l'écriture: les liens entre la « possession » d'une mère et le cancer de son fils aîné, le poids de la transmission entre les générations, l'innombrable charge affective de la langue maternelle, l'autorité oppressante du grand frère, la culture tribale et ses limites, l'exil et ses impasses.... II s'agit moins d'analyser ou d'expliquer les choses que de les regarder telles qu'elles ont été, telles qu'elles sont, dans leur unité complexe et profonde. D'un mot, il s'agit de comprendre par soi-même, en soi-même, ce qu'on a vécu, ce qu'on a reçu, ce qu'on est
Cette démarche au ras des faits et de l'expérience personnelle est d'importance et dépasse largement le « cas » particulier qui l'a inspirée n'est-elle pas à la source même de toute connaissance des hommes et de leurs sociétés, de leurs cultures et de leurs maux individuels ou sociaux ?..
Nadia Mohia - La fête des Kabytchous
ISBN :
9789961986721
Date de parution :
2009
Nombre de pages
216
Editions :
Achab


