Une vie, une œuvre peuvent parfois s’estomper derrière quelques clichés. Mort en pleine jeunesse, Tahar Djaout est devenu, malgré lui, l’homme de la seule famille qui avance. On aura davantage retenu de lui cette expression et celle du choix du courage de dire au lieu de se taire. Il mérite pourtant qu’on aille, au-delà pour redécouvrir sa vie et son travail dans sa stricte chronologie.
 
L’existence d’un auteur éclaire et explique souvent son œuvre. C’est, armé de cette certitude, que l’auteur a voulu faire revivre un homme pudique et plein de talent. Il suit pas à pas ses traces. D’Azzefoun à Alger, en passant par Paris, trois villes auxquelles il est intimement lié et que l’on retrouve inévitablement dans ses nouvelles ou romans. Comme un chercheur d’os, il exhumé quelques écrits d’un journaliste dont les articles ont beaucoup nourri la création littéraire.
 
Par les témoignages de compagnons d’enfance, de confrères, la consultation surtout de ses écrits l’auteur, avec un souci de détail, nous fait découvrir et connaître un peu plus une figure attachante de la littérature algérienne. Le livre est aussi une plongée dans l’univers et l’histoire de la presse dont il relate quelques péripéties. On connaît désormais un peu mieux Algérie-Actualité qui, il y a une trentaine d’année, était un titre prestigieux. Dans ses colonnes, Djaout avait publié de beaux articles.