« Après une courte séance de questions- réponses, notre procès prend fin en moins de vingt minutes. On nous rendit d'ailleurs à titre exceptionnel, le verdict qui nous concernait dans les minutes qui suivirent notre petit interrogatoire, comme si le tribunal nous attendait et que notre condamnation était préparée la veille. Nous quittâmes le tribunal, condamnés chacun à deux mois de prison avec sursis et deux mille dinars d'amende. Même étant tous condamnés à tort, nous rebroussâmes chemin vers Bejaïa, notre ville natale en Kabylie, plus que satisfaits, car nous étions convaincus d'avoir accompli un acte d'honneur et de justice face à un pouvoir méprisant et dictatorial. Ce petit acte symbolique, comme l'ont été plusieurs autres, accomplis par d'autres compagnons à travers tout le pays, de façon pacifique et démocratique, nous valut quelques jours de surveillance de mouvements mais un éternel signe de reconnaissance par nos concitoyens kabyles ».