« Libérées par ses gestes machinaux, ses pensées vagabondèrent vers sa mère, qui lui avait inculqué es goût de l'irréprochable. Une savonnette ne durait que deux jours avec elle. Un flacon de désinfectant, pas plus de quatre. Son père se plaignait souvent ce cette «odeur d'hôpital» dans laquelle ils vivaient, mais elle s'en fichait. « Le monde est trop sale », disait-elle souvent en frottant quelque chose. « Si chacun nettoyait devant sa porte, on n'aurait pas eu la guerre sanitaire». Djibril sourit tristement en épongeant la pisse. Sa mère, que sa mémoire fut bénie, lui manquait terriblement, »

                                                     Riadh Hadir
 
 
 
LE LIBRE ARBITRE N'EXISTE PAS.

Ou plutôt, il a été relégué au rang de frivolité juvénile qu'il convient de sacrifier à la gloire de ces petits seigneurs desquels nous dépendons tous ; nos leaders, employeurs, patriarches, ou même nos hiérarchies incertaines. L'esclave qui s'éveille, la chercheuse en quête de vérité, la journaliste face à l'absurde... Ces personnages sont-ils simplement conscients de leur asservissement ?

Riadh Hadir nous invite, par le biais de ses contes atypiques, à reconnaitre les contraintes de la servitude volontaire et la nécessité de s'en défaire par tous les moyens.