Les différents thèmes abordés ici reflètent les sujets qui ont structuré le débat algérien depuis le premier jour de l'indépendance. Education et politique linguistique en Algérie, les quatre rentes du pouvoir, la guerre de libération, le destin de l'Afrique du nord qui ne parvient même pas à se nommer, l'impossible modernité et, naturellement, le développement national contrarié autant par l'incurie que l'impudence d'un système politique qui célèbre l'échec et diabolise l'évaluation critique [...] Plus que des balises posées sur le chemin tortueux des luttes démocratiques auxquelles Said Doumane a participé comme ces porteurs d'eau fondus dans la masse mais sans lesquels aucun défi ne peut être relevé, ces « réflexions sur une Algérie qui se cherche » sont les illustrations d'un pays qui a manqué son rendez-vous avec l'Histoire. La cohérence de la vision confrontée à l'expérience donne une idée lucide mais non caricaturale de l'humus intellectuel et politique qui a prévalu dans la société algérienne et du conditionnement social et politique qui a aliéné les élites.
 
Extrait de la préface de Saïd Sadi
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Said Doumane est professeur d'économie à l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Il a aussi travaillé en tant que chargé de cours de civilisation berbère et chercheur au centre de recherche berbère (CRB) de l'Institut des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris. Il a été membre fondateur de la première ligue algérienne des droits de l'homme en juin 1985 à Alger.