Un recueil de textes, d'images, de poèmes et de légendes qui raconte une ville, Tizi-Ouzou. Un voyage dans le temps, entre un passé toujours sublimé et un présent trépidant, changeant, s'accordant parfois difficilement avec les exigences de l'heure. C'est aussi Tizi -Ouzou en quelques photos, celles d'hier et d'aujourd'hui. Instantanés arrachés au temps qui passe, complices des souvenirs, compagnons de la nostalgie quand les choses qu'elles nous montrent n'existent plus. La photo, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas", c'est aussi un instant arraché à l'éternité. L'auteur plonge dans la mémoire de sa ville natale comme s'il ouvrait un vieil album de photos d'où s'élèvent de douces réminiscences.
Il raconte sa ville natale en puisant dans les méandres du souvenir. Le souvenir, ce miroir douloureux qui nous renvoie l'image des rêves enfuis depuis longtemps et des regrets tenaces. L'école d'autrefois, le lycée d'antan, les cinémas d'enfance, les mosquées, les escapades dans la forêt toute proche, les plongeons dans l'eau fraiche de la rivière, autant de promenades solitaires qui ravivent un passé enfui depuis longtemps. Un livre qu'on feuillette avec une émotion teintée de nostalgie. Les uns reconnaitront leur venelle natale, leur ancienne école, des lieux empreints de quelques stigmates du passé.
Un passage du livre: "C'est cela une ville natale, c'est ce qui nous reste du paradis perdu. C'est aussi un port d'attache où l'on revient toujours pour jeter l'ultime ancre. Elle est mélancolie, elle est souvenirs, elle est regrets. Autant de sentiments forts, puissants que le temps, dans son inexorable cours, ne peut altérer ni suppléer. Ainsi, sur les chemins poussiéreux de nos destinées, nul homme ne saurait se départir de l'attachement maternel qu'il porte à la ville qui l'a vu naitre. "Comme une mère, une ville natale ne se remplace pas," disait Albert Memmi
Un autre passage:" De Harouza au soir déclinant, je contemple le soleil couchant sur tes toits, le jour qui s'enfuit, les lampes qui s'allument, des cris au loin qui s'estompent, le vieux Marabout baigné par le halo vaporeux du crépuscule, les derniers rayons d'or et de lumière qui caressent les remparts du Bordj, l'appel à la prière porté par le doux zéphyr. Beauté sublime immergée dans une infinie tristesse. Un spectacle unique qui ne me lasse pas. L'émotion qui m'étreint n'appartient qu'à moi seul. Tizi-Ouzou, aujourd'hui, tu es devenue une grande ville, mais pour moi, tu as conservé ton âme de village d'autrefois".